7 July 1789: rumours about suspension of the Assembly

(…) Il se répand un bruit sourd que l’on trame quelque manoeuvre contre l’Assemblée ; on parle même d’une séance royale, qui devrait avoir lieu lundi, et dont l’objet serait de suspendre les États pendant un mois. Il est certain que les troupes arrivent ici en foule, qu’elles arrivent, à ce que j’ai lieu de présumer, non seulement à l’insu, mais contre le gré de M. Necker, et je me défie extrêmement de tout ce qu’on peut lui cacher sur cette matière.

Il est très sûr que, si nous sommes sages, rien au monde ne pourra nous séparer ; on peut nous forcer à quitter Versailles, mais nous devons nous réunir ailleurs. Le germe de la liberté est jeté dans la terre de France, il faut que nous le fassions développer et que nous lui donnions tout l’accroissement dont il est susceptible.

Plusieurs personnes ont eu le projet de se plaindre de ce nombre infini de troupes qui nous entourent ; mais j’aimerais mieux qu’on n’en parlât pas, il y aurait plus de grandeur, plus de force à délibérer entourés de 60,000 hommes vendus au despotisme, que de faire pour les éloigner des efforts qui pourront bien ne pas être fructueux et qu’on ne manquera pas d’empoisonner auprès du Roi. (…)

Journal d’Adrien Duquesnoy, député du Tiers état de Bar-le-Duc, sur l’Assemblée constituante : 3 mai 1789-3 avril 1790, t. 1 (Paris, 1894), p. 171-172.

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